
En 2003, un élément nouveau vient faire réfléchir le régime des mollahs sur leur libre entreprise : l’invasion de l’Irak et le renversement de Saddam. Les iraniens avaient la preuve de la détermination de l’administration Bush et le corps expéditionnaire US est maintenant stationné à leurs portes. Et puisque la foi en dieu n’exclut pas la peur de l’homme, les mollahs, abrutis mais pas fous, ont alors décidé de reconsidérer leur position par rapport aux États-Unis. C’est ainsi que nous apprenons par Trita Parsi, ancienne collaboratrice du républicain Bob Ney, qu’en Mais 2003, soit 3 mois après l’invasion de l’Irak, que les iraniens auraient fait parvenir à Washington par l’intermédiaire de Tim Guldimann, ambassadeur de la Suisse à Téhéran, un mémo dans lequel les iraniens s’engageraient à ne produire ni posséder des armes de destruction massive, à coopérer totalement avec l’AIEA et à soutenir la démocratie et un état non religieux en Irak. Les iraniens s’engagèrent aussi à coopérer contre Al Qaida, les mouvements terroristes en général et à lâcher tout soutien au hezbollah et au Hamas. La contrepartie exigée par les iraniens consisterait au fait de ne plus être black-listé comme état terroriste, la levée des sanctions, le soutien des USA concernant les demandes de réparations de guerre exigées de l’Irak, la reconnaissance d’une "influence" religieuse iranienne sur certains endroits en Irak, le droit au nucléaire civil, la traque et la livraison par les Etats-Unis des éléments anti-iraniens des activistes du Khalq. Un mémo somme toute intéressant. Mais on était en 2003. Les américains avaient la victoire facile, le régime de Saddam s’effondrait et Bush, en combinaison de pilote, faisait son discours de la victoire sur le pont d’un porte-avion sous une grosse banderole "Mission Accomplished". Les iraniens ont merdé le timing de leurs propositions. L’administration américaine avait en toute logique rejeté le mémo iranien. Occasion ratée ? Pas sûr ! Mais aujourd’hui, le fait que les américains n’ont pas de chef négociateur avec l’Iran (Christopher Hill par exemple, fin diplomate et maîtrisant le sujet) et le fait que le chef négociateur Iranien, le modéré Ali Laridjani présente sa démission est annonciateur du pire des scénarios. Espérons au moins que le Paradis existe!