Médiatiquement, il faut l’avouer, Sarkozy est un véritable Ouragan. Ainsi, dès son retour de vacances, alors qu’il devait revenir sur ses arrangements pas avec la Libye et l’éventuelle audition de Cécilia, qu’il devait s’expliquer sur le cafouillage concernant les emprunts immobiliers et commenter son bilan des 100 jours, l'actualité le fait malheureusement rebondir sur l’un de ses thèmes philosophiques favoris, à savoir la part de l’acquis et de l’innée dans le comportement pédophile et donc son origine génétique. L’affaire Evrard, avec son caractère nauséabond, avec la souffrance d’un gamin et la cicatrice infligée a sa famille se trouve être un absurde terrain de gesticulation médiatico-politico-juridiciaire du serial ministre(s) Nicolas Sarkozy. Et c’est en Président, en Premier Ministre, en Ministre de la Justice et en Ministre de l’intérieur multirécidiviste que Sarko fait logiquement le choix de l’émotion et de la surenchère médiatique face au problème de la pédophilie. Ce problème n’est pas uniquement celui de la justice française tant il est vrai que les systèmes judiciaires, partout dans le monde, prévoient une multitude de dispositions efficaces qui restent inappliqués, totalement ou en partie, faute de moyens humains, matériels et structurels pour le suivis des pédophiles incarcérés ou libérés. « Surenchère législative » selon la gauche et risque de faire de mauvaises lois sous le coup de l’émotion selon l’Union Syndicale des Magistrats, Sarko, privilégiant encore une fois la gesticulation à l’action, démontre une réelle incompréhension des dispositions de la justice françaises en la matière. Sarko propose de renforcer « l’arsenal » judiciaire avec du « chimique » alors qu’il fallait déjà que le système veille à ce qu’un médecin de prison ne recharge pas le fusil d’un tireur fou avant sa sortie de prison. D’une part, il est scientifiquement prouvé que la castration chimique diminue la libido mais ne constitue en rien une solution radicale pour prévenir la récidive, d’autre part, Sarko préconise une solution (jugée inconstitutionnelle) en 3 étapes qui ne fera que compliquer le suivi sans garanties d’efficacité : faire purger sa peine au délinquant sexuel, le soumettre avant libération à un collège de médecins transformés en juges et l’enfermer ensuite dans un hôpital-prison pour traitement chimique (et libre au prisonnier de refuser et de rester enfermé). Pourquoi cet effet d’annonce que Sarko sait bidon (comme les emprunts immobiliers) puisque c'est impossible de faire cumuler les peines d’enfermement et de traitement ? Pourquoi ne pas renforcer tout simplement les dispositions de traitements dès l’incarcération du pédophile en rendant aussi la castration obligatoire ? Pourquoi ne pas rendre obligatoire le port d’un bracelet électronique à vie pour les pédophiles? Pourquoi ne pas restreindre leurs libertés de mouvements dans un rayon limité de leurs lieux de résidences ? Pourquoi ne pas interdire, proportionnellement à ce rayon, toutes installations de pédophiles à proximité d’une école ou tout centre d’activité pour enfants? Pourquoi ne pas autoriser les médias et les communes à publier les photos et adresses des pédophiles qui y résident? Des mesures qui peuvent se révéler plus efficaces que le Sarkozyclone médiatique. Après 100 jours passés à l’Elysée (à Malte et a Wolfeboro), ce "petit" ouragan politique n’a finalement brassé que de l’air et commence à perdre son souffle. Que du Bidon.
jeudi, août 23, 2007
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