Été 2008, la torche Olympique enflammait les esprits. Été 2009, les turbans brûlent à Téhéran et la guerre des Mollahs fait rage. Une vraie guerre de clans entre barbus réformistes (tout est relatif) et barbus ultraconservateurs menés par le petit "Tiran" nouvellement réélu et appuyé par le barbu en chef, l’Ayatollah Khamenei soucieux de voir la république islamiste gagner en fondamentalisme. Le Guide Suprême sait très bien qu’il pourra compter sur Ahmadinejad, un fou, un fin de race adepte du "Mahdisme", le nec plus ulra de l’intégrisme shiite. Selon la doctrine de cette secte, le retour du Madhi, sorte de messie shiite, ne se fera que lorsque le monde sera plongé dans l'apocalypse. Les croyants se doivent donc de foutre le bordel sur terre. Ahmadinejad sait ce qui lui reste à faire et les iraniens savent qu’il en est capable, et c’est de ça qu’ils ont peur. Les iraniens comptaient sur les dernières élections pour se débarrasser d’Ahmadinedjad et élire le "modéré" Mir-Hossein Moussavi, le Gorbatchev iranien. Sauf que modéré en Iran est un concept tout aussi relatif que réformiste puisque Moussavi était l’un des portes-flingues de la révolution islamique avec 33 000 exécutions politiques au compteur en 1988, époque où il était premier ministre. Moussavi n’est franchement pas un grand fan de démocratie, mais au pays des Mollahs, c’est un modéré. Et c’est là toute la subtilité de la "révolution" iranienne qui porte la couleur verte de l'islam, car contrairement au fantasme à la mode chez les bobos du quartier latin et les crétins qui y voient une chance formidable pour la démocratie, les iraniens ne contestent ni les Mollahs ni la république islamiste. Ils contestent seulement la réélection d’Ahmadinejad, devenu un peu trop fou, un peu trop extrême. Ce sont les iraniens qui ont rendu possible la révolution des Mollahs et ils tiennent à leur république islamique, tout ce que veulent les iraniens c’est un président un peu plus avenant avec le reste du monde pour que les sanctions internationales qui pénalisent leur pays soient levées. Pas de quoi fouetter un Shah, le Turban n’est donc pas prêt à sa démoder en Iran. Il faut aussi savoir que le peuple iranien n’a ni les moyens ni la vision d’une vraie révolution, et la jeunesse iranienne se contente de défendre la république islamique contre Ahmadinedjad en pensant défendre sa liberté d’expression. Et puis si Moussavi compte sur l’armée de bloggeurs et de twitteurs iraniens pour faire la révolution islamique 2.0, Ahmadinejad lui ne fait pas dans le virtuel, les coups de bâtons et les coups de feu de ses milices Basadji sont eux bien réels, sans oublier le fait qu’Ahmadinejad reste très populaire dans l’Iran-d’en-bas qu’il a pris soin d’arroser copieusement avec l’argent de la manne pétrolière. Il faut dire qu’en ce moment, on rigole bien avec des Mollahs qui se traitent d’extrémistes. C’est délicieux. Même le Guide Spirituel au cerveau de pois chiche s’était mis à amuser la galerie, faisant durer le suspens en ordonnant un recomptage partiel des votes. Tout ça pour enflammer encore plus les esprits et valider la victoire divine d’Ahmadinedjad avec un taux de participation de 140%. Et encore, tout le monde n’a pas voté. Un incroyable bourrage d’urnes salué comme succès démocratique par Bashar Al Assad, le Hezbollah, le Hamas et Hugo Chavez, tous de grands humanistes et des démocrates de la première heure. Pendant ce temps là, Nokia connecte le people iranien en fournissant un système ultrasophistiqué d’écoutes téléphoniques aux gardiens de la révolution tandis que Bernard Kouchner, l’abruti qui confondait il y a deux semaines "Ouighours" et "Yogourt" se met à défendre Clotilde Reiss en affirmant qu’elle "n’est coupable de rien du tout". Une chance qu’il soit là pour nous éclairer, mais en même temps, son soutien enfonce Clotilde parce que non seulement il n’a aucun crédit diplomatique, mais en plus c’était le seul imbécile à avoir menacé publiquement l’Iran de bombardement et le seul à avoir déclaré que les portes de l’ambassade de France à Téhéran étaient ouvertes aux manifestants. Même Douste-Blazy n’aurait pas été capable de pareilles débilités. Clotilde Reiss se serait franchement passée du soutien du french doc. Heureusement que Sarko ne compte pas sur lui mais sur le dentiste Syrien pour faire libérer ce nouveau boulet de la diplomatie française.
jeudi, août 13, 2009
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