Début Mai, l’inutile Fillon s’était livré à un exercice surréaliste : inventer un bilan pour Sarko. Il avait même excellé dans l’exercice : créer un Sarko fictif, une sorte de supersarko qui tient ses promesses, redresse la France et unit les français. La France va bien, il fallait juste l’imaginer. Sarko veut encore faire croire qu’il est président, et, comble du ridicule, un président apprécié. Sarko veut convaincre qu’il est indispensable pour la France, et pour le monde. Sur la scène internationale, Sarko veut faire croire qu’il est devenu un vrai leader, qu’il s’investit plus que jamais dans les combats des peuples pour la liberté. Avec son engagement contre Kadhafi, il tente de diluer dans du diplomatiquement correct ses amitiés toujours d’actualité avec des dictateurs de la Françafrique et des monarchies moyenâgeuses du golfe. Sans parler de la Syrie, l’une des pires dictatures au monde. Sarko ne lâche pas encore son ami Bashar Al Assad, toujours présent dans l’album photo de l’union pour la méditerranée sur le site de l’Elysée. Sarko pense que le sauvage Bashar Al Assad va mater la révolte, comme il l’avait pensé pour Ben Ali et Moubarak. Sarko refait les mêmes bêtises mais qu’importe, il fera une belle récupération politico diplomatique lors de la chute de Kadhafi. Sur le dossier Syrien, Sarko reste sur une incroyable nuance : il prend soin de ne pas accuser directement Bashar Al Assad mais pointe le régime syrien, comme si le rejeton Al Assad était lui-même victime de son clan d’assassins. Mais même si la France compte encore dans sa brochure diplomatique de belles références dictatoriales, les dictatures arabes et le club Françafrique et se méfient de Sarko après l’épisode ivoirien et libyen, constatant que pour lui, l’amitié finit toujours par se pratiquer par derrière et à sec. Tant pis si les despotes ont des états d’âmes, sur la scène internationale, Sarko veut montrer qu’il devenu un type bien. Six mois après la révolution tunisienne, Sarko découvre qu’internet est un moteur de l’histoire, il confirme indirectement qu’il s’était loupé et qu’il n’a rien vu venir. Mais lors de son eG8, Sarko était resté très vague sur le rôle d’internet comme élément majeur du combat des peuples pour la liberté. Sarko avait bien pris soin de ne pas énerver la dictature chinoise, devant laquelle il sait se montrer mesquin et politiquement malhonnête. Qu’importe, Sarko voulait juste faire sa révolution internet. Et pour fêter ça, le CSA interdisait aux médias de citer Facebook ou Twitter. Sur le plan intérieur, c’est le Cardinal Guéant qui se charge de la propagande : sombre personnage de la Sarkozie que Fillon n’ose même pas recadrer, Guéant à une mission bien précise : rabattre l’électorat de l’extrême droite vers l’UMP. La méthode est aussi simple qu’efficace : diaboliser l’immigration et les français issus de l’immigration à coup de petites phrases qui font froid dans le dos. Guéant est tout juste indigne de servir la république. Depuis le grotesque débat sur la laïcité, témoin de la faillite intellectuelle de Sarkozy et du naufrage de sa politique, Sarko brasse du vent, il n’arrive plus à buzzer, il n’intéresse plus personne, sa communication est devenue trop téléphonée. Sarko est devenu trop prévisible, il n’amuse plus, il fatigue tout le monde. Même le baby-buzz du couple royal avait un flop monumental, cannibalisé par l’affaire DSK. Ironie du sort, même neutralisé, DSK parasite beaucoup plus médiatiquement Sarko, qui se voyait déjà récupérer les dividendes morales de l’affaire. Avec l’obscénité de l’affaire Tron et celle de la partouze pédophile au Maroc qui se profile, Sarko n’est pas prêt à tirer les marrons du feu. Sans oublier Christine Lagarde, trois affaires au compteur, c’est déjà pas mal dans son CV pour le FMI. Et puis le Karachigate, et maintenant l’affaire Longuet et ses vacances passées en Tunisie aux frais de Ben Ali baba. Le médiocre Longuet joue même la carte de l’humour et propose d’envoyer un chèque au gouvernement tunisien pour le rembourser. Et dire que Sarko voulait sa république irréprochable. En attendant, sa majesté se pose en modèle. La Sarkozie c’est un peu le Titanic, le navire sombre, mais l’orchestre élyséen continue à jouer.
mercredi, juin 01, 2011
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