Le 6 Mais 2007, le soir de sa victoire aux présidentielles, Sarko faisait son show et déclarait dans une incroyable envolée lyrique : "je veux lancer un appel à tous ceux qui dans le monde croient aux valeurs de tolérance, de liberté, de démocratie et d’humanisme, à tous ceux qui sont persécutés par les tyrannies et par les dictatures, à tous les enfants et à toutes les femmes martyrisés dans le monde pour leur dire que la France sera à leurs côtés, qu’ils peuvent compter sur elle.". Un beau serment. Mais tapis volant, parce que depuis, le roitelet de Paris s’était couché devant les tyrans africains et avait multiplié les courbettes devant les pires dictateurs de ce monde. Janvier 2011, le constat est édifiant, la diplomatie française touche le fond après la bavure diplomatique sur le dossier tunisien. Pendant quatre ans, l’administration Sarkozy n’a cessé d’être ridicule, pour carrément sombrer dans l’obscénité dans sa gestion de la révolution du Jasmin. Alors que la révolte tunisienne avait déjà 70 morts au compteur, la ministre française des affaires qui lui sont étrangères, proposait à la flicaille du sinistre Ben Ali de se faire encadrer par des policiers français spécialistes de l’évènementiel citoyen, ou de la "gestion des foules et des grands évènements" comme l’affiche pornographiquement le site de l’ambassade de France en Egypte, qui visiblement a déjà aidé les barbouzes de Moubarak. Quel savoir-faire ! MAM inventait le CRS humanitaire : "Nous proposons effectivement aux deux pays de permettre dans le cadre de nos coopérations d’agir pour que le droit de manifester puisse se faire en même temps que l’assurance de la sécurité (…) Nous avons des savoir-faire en la matière.". Sarko défend bêtement MAM en affirmant que "l'intention était bonne". Jamais la diplomatie française n’avait atteint un tel degré de guignolade. L’Etat français aura appuyé le brutal Ben Ali jusqu'au bout de son règne. Le lendemain de la fuite du potentat tunisien, l’Elysée, mis devant le fait accompli, cachait à peine sa joie avec un communiqué laconique qui prenait "acte" de la révolution tunisienne. Un vrai fiasco : entre attentisme, opportunisme et rétropédalages, Sarkozy avait tout simplement loupé la première révolution démocratique dans le monde arabe et enfonce encore plus la diplomatie française dans le déshonneur. Jamais la république française n’a été aussi méprisante, surtout qu’on apprenait que la veille de la fuite de Ben Ali, une cargaison de grenades lacrymogènes fut bloquée par la douane française à Orly qui demandait une confirmation de l’autorisation d’export. Démasqué, honteux, l’Elysée bloqua la cargaison qui avait pourtant reçu l’accord du ministère de l’intérieur et du Quai d’Orsay. Fillon dira quelques jours plus tard qu’il n’en savait rien, ce qui est difficile à croire. Cet amateurisme au sommet de l’Etat devient tout simplement comique. Mais c’est avec l’affaire du Jet du clan Ben Ali, dont MAM avait disposé avec son compagnon Patrick Ollier, secrétaire d'Etat aux relations avec le parlement, que cela devenait burlesque. Surtout que l’explication de MAM est aussi simple qu’idiote : "A mon arrivée à Tunis, un ami qui se rendait à Tabarka avec son avion nous a proposé de faire le vol avec lui plutôt que de faire les deux heures de voiture comme prévu. Il n'a pas mis son avion à ma disposition, nous l'avons accompagné dans son déplacement". L’auto-stop version MAM, qui visiblement partage avec Sarko le même amour des avions et des fréquentations douteuses. Encore plus que Kouchner, Calamity MAM est un désastre pour la diplomatie française, déjà humiliée et raillée. Aujourd’hui, c’est l’Egypte qui est en révolte, et encore une fois, la France officielle la boucle. Et cette fois, c’est Fillon qui se fait choper. Diplomatie française : un jet peut en cacher un autre. To be continued.
mardi, février 08, 2011
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