Nous sommes le 7 octobre 2008, un Airbus A330 de la Qantas, assurant la liaison Singapour et Perth fait une chute brutale de 2000 mètres et effectue un atterrissage d’urgence dans une ville de l’ouest de l’Australie. 36 blessés dont 20 graves sur les 303 passagers et 10 membres d’équipage. Une catastrophe évitée de justesse. L’Adiru (Air Data Inertial Reference Unit) un ordinateur qui envoie des informations sur la vitesse et l’altitude au système de navigation s’était mis à transmettre des informations fantaisistes mais prises très au sérieux par des systèmes de sécurité de l’A330 qui n’ont aucun sens de l’humour faisant plonger l’appareil dans le vide. La main de dieu, ou plutôt celle du pilote à pu redresser l’appareil et effectuer un atterrissage d’urgence. Le vol Qantas avait de la chance, il faisait jour et très beau. L’AF 447 n’avait pas eu cette chance. Dans la nuit du 31 Mai au 1er Juin, l’Adiru de l’Airbus A330 d’Air France était lui aussi en mode déconne puisqu’à 23h12, un message automatique envoyé par l’avion faisait état d’une panne simultanée de l’Adiru et des systèmes qui fournissent des données sur l’altitude et la direction de l’avion. Une anomalie à première vue semblable à celle rencontré par l’A330 de Qantas, sauf que les pièces qui ont déconné ne proviennent pas du même constructeur, il faudra donc chercher une réponse beaucoup plus en profondeur dans les systèmes de l’avion. Aussi, des messages envoyés par l’AF447 rapportaient des pertes de références de vitesse de l’appareil fournies par les désormais célèbres sondes Pitot. Malgré ces messages de disfonctionnements, Air France ne parlait que de foudre dans les heures qui ont suivi le drame et donnait l’impression de chercher un orage beaucoup plus que les causes de l’accident. La foudre, une version jugée courte par des spécialistes médusés par cette vraie fausse piste, surtout qu’il y avait plusieurs avions sur la même trajectoire de l'AF447. Il ne manquait plus que la thèse d’une collision avec une comète ou une soucoupe volante. Au-delà du réel, l’aventure AF447 continue. Ce qui est incroyable c’est que dès 2001, la direction générale de l'aviation civile (DGAC) avait exigé le remplacement de toutes les sondes Pitot sur toute la gamme A300 et les tests réalisés par le fournisseur THALES AVIONICS ont révélé un défaut de fabrication de ses sondes au niveau des trous de purge. En 2007, de nouvelles anomalies sont signalées par Airbus sur ces sondes. Sept pertes d'indication anémométriques dues à ces sondes ont été recensées par Air France entre 2008 et 2009. Celui de l’AF447 fut fatal mais le mystère plane toujours au dessus de l’océan. Juste après ce drame, s’il y en a un qui a fait preuve de courage, d’acte de bravoure même, c’est bien Bernard Kouchner "Je m'efforce de ne pas y penser de manière dramatique, mais je vais faire l'exact parcours inverse de ce vol 447, et je reprendrai, peut être demain, peut être après-demain je ne sais pas, le vol 447 exact à partir de Rio pour revenir à Paris". Sévèrement burné le french doc. Heureusement pour lui, le ridicule ne tue pas dans un avion. Il faut être un sacré connard pour oser récupérer une telle tragédie. Une tragédie qui continue à buzzer au-delà du crash avec une histoire à faire pâlir de jalousie les scénaristes de Destination Finale : Kurt et Johanna Ganthaler, un couple d’italiens, avaient manqué l’AF447 mais ne se sont pas tirés d’affaire pour autant puisqu’ils avaient embarqué pour Munich et eu un accident de voiture sur le chemin de l'Italie. La femme avait trouvé la mort (ou c'est plutôt la mort qui l'a retrouvé) et son mari est dans état critique. On va dire que c’est le destin, mais dieu devra sérieusement arrêter de trop regarder les thrillers, ça lui donne vraiment des idées à la con.
jeudi, juin 18, 2009
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